samedi 29 août 2009

Machines et crétins

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Femoreau Vendée 1978-2003
© Photo J-C Launey

François Monchâtre est né en 1928 dans les Deux-Sèvres.
Ayant perdu sa mère à la naissance, il fut élevé dans la dévotion des cimetières par une grand-mère maternelle désapprouvant le remariage de son père. Il restera marqué par ces tiraillements familiaux.
De 1946 à 1950 il suit la formation vitrail et peinture sur verre à l'Ecole des Métiers d'Art.
En 1952 il quitte Paris pour s'installer à La Rochelle où il exerce de petits métiers et fréquente les aéro-clubs. C'est durant cette période qu'il commence à peindre.
En 1963, il expose chez Iris Clert où il côtoie Tinguely, Arman et César.
A partir de 1970 il élabore une série de machines à rêver - Monuments Funéraires, Machines Poétiques et autres Automaboules, en utilisant du bois, du plomb et des miroirs -, singuliers dispositifs aux rouages somptueux, poétiques et totalement inutiles, reflet des mécanismes qu'il admire depuis sa plus tendre enfance et où il s'ingéniait à bricoler batteuses, moulins à vent, tracteurs, locomobiles, fusils et voitures.

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Ticonterroga
© Photo J-C Launey




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Le palpeur - 1982

En 1975, il rejoint l'Atelier Jacob de Alain Bourbonnais dont il se sent plus proche par l'esprit.

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La centauresse

Il réalise également des peintures bavardes, des estampages rustiques, et plus récemment une série de crétins, personnages immobiles et formels - dans un tracé au style assez proche celui de Jean Dubuffet -, gansés dans un même uniforme de couleur blanche et glissant mécaniquement dans un décor aussi aseptisé qu'un hôpital, simulacre d'hommes robotisés obéissants aveuglément aux principes de la société industrielle, perdus dans l’immense vacuité de la négation de l’existence.

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Le dégueuloir

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Crétins

D’une créativité débordante, fasciné par l’absurde et doué d’un humour décapant, il offre un regard à la fois poétique et critique sur la société. Bien que fréquemment cité dans des ouvrages consacrés à l'Art Brut, il se révèle inclassable et réfractaire aux étiquettes.
Son œuvre est présente à La Fabuloserie de Dicy, Musée de la collection d'Art Brut réunie par Alain Bourbonnais.

« Je n’ai aucun mérite, ni de souci d’inspiration ; les journaux, les actualités télévisées alimentent malheureusement mon travail. Mon goût personnel serait de faire des paradis. Mes petites critiques ne changent pas grand-chose, je suis un peu Don Quichotte. »
François Monchâtre.

4 commentaires:

Ciorane la pauvresse a dit…

Au vu des premières photos, je songeais justement à une expo sur l'Art Brut que j'ai visitée jadis. Toutes ces heures passées dans des détails minutieux (mouais, j'aurais dû passer plus de temps sur mes papillons de misère...) pour une oeuvre à la fois brute et sophistiquée qui n'est pas belle mais profondément humaine. Merci à toi pour cette nouvelle découverte.

clothogancho a dit…

rouages infernaux qui nous formatent malgré nous...

sab a dit…

La fabuloserie qui enchante les coeurs et les regards des petits et des grands..merveilleux crétins

Aurélien Lortet a dit…

Belle page sur François Monchâtre bravo.
Lorsque j´étais petit je me faisait grondé par Alain Bourbonnais et ses grosses moustaches parceque je touchais les constructions d´Emile Ratier et celles de Monchâtre lors des vernissages à l´atelier jacob.
J´avais six ou sept ans, et ma mère Marie Rose Lortet,faisait des "Territoires de laines".

 
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